Galerie du Maître

Mercredi 18 décembre /2019, Jean-Paul Maillot, notre professeur, nous a présenté et commenté des dessins qu’il a exécutés vers l’âge de 17-18 ans quand il fréquentait les Beaux-Arts de Paris à la fin des années cinquante et qui étaient restés depuis plusieurs décennies dans un carton à dessin.

Les croquis

Les dessins académiques

A cette époque, il fallait tenir compte de l’Ecole de Paris, de l’Académisme et ajouter son travail personnel. Et l’artiste était tiraillé entre l’Académisme qui était enseigné et la nouvelle vague avec Braque, Picasso …

Les antiques

L’apprentissage se faisait alors par des croquis rapides de modèles vivants, par des dessins plus longs (parfois au Musée du Louvre): antiques, portraits de Socrate, de Nefertiti, de St Louis, de Diderot, du Christ, de Bouddha …, voire par des études documentaires (d’oiseaux …). On imposait les canons, le fil à plomb …

Les dessins étaient réalisés au fusain, à la mine de plomb ou à la gouache et étaient notés de façon stricte. Pour avoir une bonne note, il fallait être dans l’esprit du correcteur — qui ne correspondait pas alors à la création de Jean-Paul — c’est-à-dire plaire au jury. Aux questions « Qu’est-ce qui lui plaît? Qu’est-ce qui marche?, l’artiste naissant ajoutait « Mais qu’est-ce que je peux faire à côté de personnel? »

Modèle de Matisse

Un modèle qui a marqué Jean-Paul a été celui qui posait pour Matisse, une femme de 70 ans qui, après la séance, venait commenter ses portraits, invectiver les dessinateurs et faire ses propres commentaires! Jean-Paul en a dessiné des dizaines mais un en particulier a sa préférence et semble être même une référence.

Dès les premiers dessins, Jean-Paul a recherché « la structure par le rythme », a établi des relations entre les différentes parties d’un visage, d’un corps et s’est questionné très rapidement : « Où est l’art? ». Mais ils étaient peu nombreux à « construire » ainsi, de façon interne —« C’est pourtant la base du métier! »— d’où un décalage avec les autres, « On était un peu mis à part». Mais les professeurs félicitaient Jean-Paul pour la « composition » de son travail.

Un autre élément essentiel pour l’artiste est « l’étude ». C’est à force d’étudier les Anciens que Jean-Paul a essayé de comprendre les mécanismes de la création. Ce n’est pas inné!

« La structure et la compréhension des choses, c’est l’étude », finalise-t-il.

Point essentiel enfin pour Jean-Paul :  « La structure est à mettre en rapport avec la pensée (d’une époque, d’un être) ».

Côté peinture, durant cette période, Jean-Paul avoue qu’il faisait le contraire de ce qu’on lui enseignait : il « cassait », « décomposait les surfaces jusqu’à retrouver un équilibre ». Il aimait les portraits mais pas les natures mortes. Il a réalisé également des sculptures.

Pour conclure, l’artiste accompli insiste sur le fait que, dès ses débuts, il avait saisi l’essence de l’Art.

Fréquentant l’atelier en amateur depuis plus de vingt ans, je ne peux que constater une constante chez Jean-Paul : des convictions fortes et un désir de les transmettre. Avec les années, Jean-Paul s’est livré de plus en plus. J’ai essayé de comprendre, de mettre en application, de résoudre certaines difficultés qui surgissaient … mais rien ni personne ne remplaceront l’oeil du Maître! 

Madeleine Poignault

Structure est un mot essentiel qui revient souvent dans l'enseignement de Jean-Paul. Et pourtant en son temps, apparaît très vite le désir de sortir des dictats et d'aller plus loin dans le dessin, le découpant peu à peu en plans précis, le construisant petit à petit dans une architecture qui ne laisse rien au hasard mais qui garde la pulsion de vie. On le sent très bien en détaillant au fur et à mesure les dessins que nous présente Jean-Paul.

Chantal Noël

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